La dernière réunion en date au Ministère, concernant les Directeurs d'école, coïncidait à peu près avec le triste anniversaire du geste fatal de notre collègue de Pantin.
On aurait pu croire que cette date aurait amené certains à vouloir progresser quant à l'évolution de notre métier. Amère désillusion ! Le Ministre n'avait rien à mettre sur la table, englué dans des tractations financières avec Bercy qui évidemment traîne les pieds. Et les organisations syndicales qui ne nous aiment pas n'avaient rien à proposer, sinon bien entendu refuser systématiquement toute évolution positive. Je ne parle même pas d'un statut quelconque si riquiqui serait-il… Faudra-t-il attendre que la proposition de Loi de Mme Rilhac soit débattue au Sénat pour que ça bouge un peu ?
Tout cela est désespérant, il faut l'avouer. Mais le GDiD, avec ses alliés, ne lâchera rien.
En attendant les charges qui pèsent sur les Directrices et Directeurs d'école ne s'amenuisent en rien. Disons clairement qu'elles empirent avec les circonstances sanitaires du moment. Comme l'écrivait une collègue dans le groupe Facebook du GDiD : "Le métier que j'avais choisi en deuxième carrière ne ressemble plus à rien." Chacun y va de sa mesure, et des contrôles qui l'accompagnent. Cela part dans tous les sens sans logique ni projet d'ensemble. Le feuilleton de rentrée de la quarantaine en est un excellent exemple. Le théâtre de l'absurde est ouvert, approchez mesdames et messieurs ! Sans compter maintenant des velléités préfectorales ou académiques de faire gérer l'espace public autour des écoles, et le port du masque dans la rue, par les Directeurs d'école ! Mais bien sûr. On aurait pu au moins espérer que ces satanées élections de parents d'élèves soient simplifiées, mais cela nous a été refusé. Faire un scrutin avec une liste unique semble pourtant totalement absurde, mais il doit falloir sauver les apparences… Ah, les apparences…
Je sens monter chez vous tous un profond sentiment d'injustice, une lassitude, une fatigue, une envie de tout laisser tomber, qui ne sont pas de bon aloi avec vos charges et vos responsabilités. Alors faites des choix. Ne répondez pas aux sollicitations administratives qui n'ont pas lieu d'être, comme quand un IEN malgré la circulaire d'août dernier vous réclame la répartition des 108 heures. Utilisez la méthode Gaston (Lagaffe), faites traîner au maximum ce qui vous gêne dans votre quotidien, jouez les andouilles si on vous réclame une paperolle inutile, occupez-vous du principal qui est aujourd'hui déjà suffisamment compliqué.
Surtout, surtout ! …ménagez-vous et préservez votre santé.
Franquin (Dupuis Ed.)