dimanche 31 mai 2020

Monsieur le Ministre...

Monsieur le Ministre,

lorsque nous avons fermé nos écoles le 13 mars dernier, le cœur déchiré, vous avez déclaré "Tout est prêt !" alors que dans le primaire rien ne l'était. Les écoles élémentaires et maternelles françaises se sont organisées dans la précipitation pour assurer du mieux qu'il était possible un semblant d'enseignement à distance. Ce fut un certain succès grâce au travail acharné, énergivore et chronophage, des centaines de milliers d'enseignants, Directrices et Directeurs d'école, pour lesquels il n'était pas question de laisser les élèves en déshérence. Mais cela fut fait sans réel soutien d'une institution devenue soudain quasiment muette si j'excepte quelques injonctions déconnectées des réalités, et heureusement rapidement dénoncées. Il fallut utiliser du matériel personnel de communication et informatique ainsi que des compétences individuelles que tous les enseignants n'avaient pas. Sans formation et sans outils, comment assurer pleinement et partout une mission nouvelle ? Sans oublier que ce moment a mis clairement à jour la "fracture numérique" de notre pays, son sous-équipement, comme la cruelle illustration de la fracture sociale qui en est souvent la cause : lorsqu'on a du mal à assurer le toit ou la nourriture de sa famille, l'équipement informatique n'est certainement pas une priorité.

Néanmoins, durant toute cette période compliquée, enseignants et Directeurs se sont totalement investis, y compris pour accueillir sans défaillance les enfants de certains personnels indispensables à la gestion de la crise, et trouver des solutions même imparfaites à de nombreuses questions individuelles.

Bien entendu Monsieur le Ministre nous savons que le gouvernement dont vous faites partie a fait certains choix dans l'intérêt de la Nation, nous ne les contestons nullement, d'une part ce n'est pas notre rôle et d'autre part l'afflux de cas graves dans les hôpitaux et services de réanimation peut laisser imaginer ce qu'il en aurait épouvantablement été sans ce confinement abrupt. Pour autant Monsieur le Ministre l'absence de plan d'urgence au niveau ministériel n'a pas manqué de nous surprendre, alors que nous-mêmes Directrices et Directeurs sommes depuis plusieurs années contraints localement d'en élaborer de fort complexes dans de nombreux domaines.

Lorsque nous avons commencé à "déconfiner" le 11 mai, les conditions de travail qui nous furent faites étaient extrêmement compliquées à mettre en place. Encore une fois Directrices et Directeurs se sont employés au mieux avec les municipalités pour l'organiser malgré l'incommensurable lourdeur du protocole sanitaire. Mais en dépit d'incontestables efforts et de beaucoup de travail, de nombreuses écoles n'ont pas pu ouvrir faute de personnel, de matériel, ou n'ont pu accueillir que peu d'enfants faute de place ou simplement de familles volontaires.

Nous attendions donc avec anxiété vos nouvelles instructions pour la reprise du 2 juin, en imaginant que peut-être les conditions d'accueil seraient allégées, ne serait-ce que pour le nombre d'enfants que nous pourrions recevoir. Les mesures gouvernementales prévues allaient dans le sens d'une "libération" attendue par toute une population fatiguée et pressée de retourner travailler. Nous savons pertinemment, Monsieur le Ministre, que les consignes sanitaires sont le fait de personnes compétentes dont les choix ne sauraient par nous être remis en cause. Nous savons que votre première responsabilité est de nous les transmettre, comme la nôtre de les appliquer. Mais lorsque le Premier Ministre vous a donné la parole nous avons entendu deux affirmations que comme professionnels nous savions difficiles à conjuguer, d'une part que le protocole sanitaire ne changeait pas, ensuite que 100% des écoles allaient ouvrir.

Vous ne nous aidez pas, Monsieur le Ministre. Nos parents d'élèves n'ont eux entendu que ce "100%". Vous avez fort bien précisé, mais le lendemain seulement lors d'un entretien radiophonique, qu'il ne s'agissait pas de 100% des élèves. Mais le mal était fait. Nos familles ont cru qu'elles allaient toutes pouvoir remettre leurs enfants à l'école. Leur expliquer ensuite que ce n'est pas le cas est extrêmement difficile, et je reçois de nombreux témoignages de collègues Directrices et Directeurs d'école qui comme moi reçoivent des coups de téléphone, des SMS ou des courriels désagréables, pour ne pas dire agressifs. Vous auriez dû rappeler d'emblée, Monsieur le Ministre, les conditions d'accueil, soit 15 élèves maximum en même temps en élémentaire, 10 en maternelle, et le fait que certaines professions sont prioritaires.

Je veux vous donner, Monsieur le Ministre, mon propre exemple. Très vieil enseignant, très vieux Directeur d'école à quelques semaines de ma retraite, je dirige dans une commune de 2000 habitants une école maternelle de trois classes ce qui signifie trois enseignants. Nous avons en temps normal 86 élèves - oui, en maternelle, les classes sont souvent chargées -. Mon épouse ayant une maladie auto-immune je reste à l'écart des élèves, nous n'avons donc que vingt places. Le hasard veut que j'aie dans mon périmètre scolaire de nombreux gendarmes, et proche d'un CHU aussi de nombreux personnels soignants, comme quelques enseignants. Toutes ces familles sont dites "prioritaires", et elles sont plus de trente ! C'est la quadrature du cercle, Monsieur le Ministre.

Heureusement, suite à un questionnaire précis, certaines de ces familles ont fait le choix de s'organiser différemment, comme accepter de n'envoyer leur enfant à l'école qu'à mi-temps quand elles le pouvaient. Sur les places disponibles cela m'en a libéré trois. Je peux donc accueillir six enfants 'non-prioritaires" à temps partiel, soit en fin de compte 23 élèves. En dépit de la grave maladie de mon épouse je pourrais prendre un groupe d'élèves, mais cela signifierait donc qu'il n'y aurait plus pour moi le danger de la contaminer, ce qui pourrait lui être fatal. Il faudrait alors m'expliquer le maintien en l'état du protocole sanitaire. De toute manière je ne pourrais accueillir qu'au mieux une vingtaine d'élèves à mi-temps en plus, soit en tout approximativement une quarantaine d'élèves sur 86... Cela fait beaucoup de pions à mettre dans très peu de cases. Et je ne suis pas convaincu qu'alors il serait possible pour la municipalité d'assumer comme aujourd'hui la restauration et les autres temps périscolaires étant donnée la lourdeur du protocole et les taux d'encadrement. Je pourrais même imaginer ne faire venir nos élèves qu'une partie du mois de juin pour les recevoir tous, mais cela impliquerait alors que les enfants des familles non-prioritaires ne viendraient avant les vacances que... quatre jours au mieux, deux jours au pire ? C'est absurde.

Voici un extrait d'un courriel très correct que j'ai reçu hier samedi d'un père d'élève (je préfère vous épargner les écrits largement moins aimables) :

" Je veux bien accepter de faire des efforts, comprendre que les règles sanitaires continuent d'être appliquées de manière stricte mais nous sommes un couple d'actifs qui ne peut plus télétravailler. 
D'une part, le salaire commence à s'en ressentir fortement et d'autre part, nos employeurs deviennent réticents, ce qui rend la situation extrêmement compliquée.
Jean-Michel Blanquer à affirmé, Jeudi 28 Mai, que toutes les familles qui le souhaitent doivent pouvoir scolariser leurs enfants au moins sur une partie de la semaine.  
Le fait de prévoir des critères de priorité pose plusieurs problèmes. "

Je sais Monsieur le Ministre que vous comptez sur le dispositif 2S2C qui dans son principe est fort louable au vu des circonstances. Mais la réalité est cruelle. Ma petite commune d'exercice, malgré l'importance qu'elle porte à ses écoles et les budgets qu'elle leur consacre, ne peut pas assumer cette organisation faute de locaux, faute de moyens, et surtout faute de personnel qualifié. Les pourtant nombreux personnels territoriaux pouvant encadrer des enfants sont mobilisés dans les écoles pour nous aider à assurer le respect du protocole sur le temps scolaire, ainsi que l'encadrement périscolaire, le centre aéré du mercredi, ou les nombreux et chronophages nettoyages et désinfections.

Alors non, Monsieur le Ministre, toutes les écoles ne pourront pas ouvrir au mois de juin, ou pas dans les conditions que vous vouliez exprimer, ou comme nous-mêmes le souhaiterions pour rendre à nos familles le service auquel elles aspirent justement.

Voici un autre mot d'une mère d'élève :

" Cette situation n'est pas du tout compréhensible. Bon courage Pascal, je ne vous en veux pas, vous faites un travail ingrat de sélection. C'est dur, très dur, quand on a commencé à réorganiser sa vie, et que brutalement, on nous explique qu'il va falloir se débrouiller autrement en un temps record. "

Comme tous mes collègues Directrices et Directeurs, Monsieur le Ministre, je suis profondément respectueux de notre institution, je veille à en appliquer les ordres et consignes, à respecter la lettre comme l'esprit d'une école que j'aime publique et laïque. Comme tous mes collègues Monsieur le Ministre je m'y dévoue corps et âme. Mais je veux vous reprocher de n'avoir pas été immédiatement très clair auprès des français, en leur exprimant précisément que l'école ne pourrait pas reprendre en juin dans des conditions normales. Bien sûr je peux comprendre qu'il n'est pas souhaitable de déprimer une population déjà fatiguée. Mais nous-mêmes, Monsieur le Ministre, Directeurs et Directeurs d'école profondément investis depuis bientôt trois mois dans des organisations locales très diverses et très compliquées, sommes tous extrêmement fatigués, et nous sommes nombreux au bord de la rupture à force de gérer quotidiennement nos écoles à coups de téléphone et de courriels jusque très tard en soirée ou en fin de semaine, lorsque les familles sont disponibles. Recevoir aujourd'hui des reproches - ou pire - parce que "le Ministre a dit que tous les élèves devaient pouvoir revenir à l'école au mois de juin" est difficile à supporter. Il n'est pas juste que nous ayons à subir les désagréments d'une information confuse tant les choses sont déjà si compliquées à organiser.

Cette crise, Monsieur le Ministre, aura au moins défini clairement aux yeux de tous qui sont celles et ceux qui permettent au système de fonctionner, soit les Directrices et Directeurs d'école qui sont sur le terrain, face à une pyramide institutionnelle fort peu loquace. J'espère Monsieur le Ministre que cet investissement fort ne sera pas oublié, que nos élus comme le gouvernement sauront rapidement s'en souvenir, et nous le montrer.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations respectueuses.

Pascal Oudot

dimanche 24 mai 2020

Le silence est d'or...

Nous vivons une période surprenante à plus d'un titre, riche d'enseignement et de prises de conscience.

Nous avons fermé nos écoles le 13 mars dans la stupéfaction. J'ai relu dans mon "cahier de classe" la dernière phrase dictée par mes élèves de Grande section ce vendredi soir là : "C'est le Président de la République qui l'a dit." Il nous alors fallu improviser dans la précipitation des organisations inédites : organiser l'accueil  des enfants de soignants, organiser la "continuité pédagogique"... ce qui signifiait un usage immodéré des moyens de communication modernes que l'Etat ne met pas à notre disposition : contacter les familles, rassurer, expliquer, assurer par des enseignants volontaires l'encadrement de quelques enfants dans des conditions sanitaires strictes... En somme, exercer notre métier de Directeur d'école. Qui mieux que nous aurait pu le faire ? Pour autant cela n'a certainement pas été facile. Nous avons tous passé des journées entières le smartphone à la main et les yeux rivés sur un écran.

Ce travail impromptu mais décisif a eu des effets inattendus. Soudain les français, d'habitude si prompts à nous traiter de feignants et de profiteurs, se sont rendus compte qu'enseigner ou diriger une école sont de vrais métiers qui réclament compétence et disponibilité. Contrairement aux discours qui se voulaient rassurants ce n'était pas "l'école à la maison" mais bien un pis-aller. Nos parents d'élève ont réalisé que faire apprendre ne s'improvise pas. Bien sûr de notre côté il y a eu des ratés, des erreurs, des exagérations, dans ces tâches qu'on nous réclamait soudain sans jamais nous y avoir préparés. Mais nous avons fait notre travail et nous pouvons nous en enorgueillir. Même notre institution, après quelques injonctions inopérantes voire franchement stupides et quelques beaux discours lénifiants, a fini par se taire lorsqu'elle a consenti à admettre que le travail se fait sur le terrain, et non dans les bureaux.

La France est tout à coup devenue fière de ses fonctionnaires, santé, enseignement, comme elle est devenue fière aussi de tous ceux qui ont persisté à faire tourner la machine, qui exercent les métiers de base dont on ne parle jamais: postiers, routiers, manutentionnaires, caissières, agriculteurs, éleveurs, ou les ouvriers qui malgré les difficultés ont continué à produire dans des petites entreprises ces produits qui nous sont indispensables. Y compris, hélas, les menuisiers qui fabriquent les cercueils...

Dans ce contexte les revendications du GDiD devaient s'effacer. Bien sûr nous les avons en tête, d'autant plus que la gestion de la crise nous donne raison. Mais comme les politiques nous devions respecter un silence décent. Il y a un temps pour tout, et parfois le silence est d'or.

Il ne faut pas mésestimer la prise de conscience institutionnelle de l'importance du rôle tenu par les Directrices et Directeurs d'école. Lorsqu'il a été question d'une reprise partielle le 11 mai dernier, ce n'est pas un hasard si le travail a été dévolu conjointement aux élus municipaux et aux Directeurs, à l'exclusion de toute autre personne. Quelques-uns que par décence je ne nommerai pas ont eu beau agiter le drapeau de la responsabilité des IEN, c'est bien NOUS qui avons dû prendre les décisions localement. Cela ne s'est pas fait sans heurts, parfois, avec les élus. Mais aussi souvent dans une vraie collégialité, du moins dans les petites communes car les barons politiques ont souvent tendance à vouloir imposer leur point de vue. A leur décharge, il faut comprendre que beaucoup y ont vu l'opportunité de consolider leur électorat avant un second tour éventuel, voire d'en profiter. C'est peut-être indécent, dans une certaine mesure, mais ce n'est pas absurde. Et on ne peut exclure une part de sincérité.

Alors il y a eu de l'excitation pour tous, et pour nous Directrices et Directeurs d'école beaucoup de stress, beaucoup d'anxiété, beaucoup de travail, - énormément de travail ! -. un travail épuisant pour faire appel aux familles volontaires, faire le tri des prioritaires ou nécessiteuses dans les niveaux concernés, pour faire le point sur les enseignants disponibles, pour expliquer à tous les choix, pour répondre aux familles frustrées ou apaiser les peurs, mettre en place un protocole sanitaire parfois inapplicable dans des écoles mal ou sous-équipées... quitte parfois à ne pas ouvrir l'école.

Chacun a pu réaliser que les deux fractures majeures de notre Nation ne sont pas un leurre. La fracture territoriale d'abord, avec des écoles en ruine et sans moyens d'un côté, d'autres richement bâties et équipées de l'autre. La fracture sociale ensuite, avec des familles pauvres pour lesquelles conserver son toit et manger à sa faim sont des questions autrement plus importantes que celle de s'équiper numériquement, et d'autres qui ont pu travailler à domicile sur un matériel récent et conserver emplois, salaires, tout en s'occupant activement de leurs enfants... Que dire ? La distanciation physique qui nous est aujourd'hui imposée est pour moi une triste illustration de la réalité de notre pays dont la devise est battue en brèche : notre Liberté est restreinte, notre égalité est illusion, notre Fraternité... je ne suis pas sûr.

Nous avons tous nos difficultés personnelles : de jeunes enfants que nous ne voulons ou pouvons pas scolariser pour diverses raisons qui pour moi sont toutes valables, maladie maligne, conjoint que nous ne voulons surtout pas contaminer... Que pouvait exprimer le GDiD depuis deux mois ? Se taire était une volonté politique, c'était aussi un besoin pratique. J'en suis membre parce que je veux porter une idée collective, mais je refuse catégoriquement d'en exclure les individus tant ce que porte et supporte chacun d'entre nous mérite toujours d'être entendu. Comme je considère qu'une classe n'est pas un tout mais une somme d'individualités qui TOUTES méritent d'être portées, accompagnées, aidées, je considère notre association comme une somme d'adultes responsables dont chaque besoin, chaque réticence, chaque peur, mérite d'être écoutée. Donc nous avons continué à travailler sur notre groupe Facebook tant bien que mal pour que l'entraide ne soit pas un vain mot, et il faut le dire tant bien que mal parce que le GDiD c'est en plus du reste. Nous ne sommes pas des entités abstraites, nous sommes des personnes avec des familles, notre travail, nos doutes et nos peurs aussi. Alors nous ne pouvions pas en rajouter. JE ! je ne pouvais pas en rajouter.

Cela ne signifie pas que nous n'avons rien fait. Le 26 février dernier, et nous avons à peine eu le temps d'en faire état, Pierre Lombard était encore au Sénat pour défendre notre projet, accueilli en même temps que Pierre Fotinos qui depuis longtemps dénonce notre absurde précarité institutionnelle. Et puis, peut-être est-il temps d'en parler, il existe dans notre pays de nombreux groupements locaux de Directrices et Directeurs qui défendent notre point de vue. Si quelques centrales syndicales nous sont alliées - et je ne mésestime pas leur influence -, le travail de quelques-uns en région mérite d'être salué. Notre emprise nationale a longtemps été notre faiblesse car nous sommes dispersés, alors le travail local est très important. Merci ! Dois-je ajouter que beaucoup de ces Directrices et Directeurs font partie du GDiD ? Ou sont sympathisants, mais ce serait sympa de participer à l'effort financier de l'association mais moi bon ce que j'écris alors ouais mais quand même ça coûte pas cher et puis... ça peut rapporter gros.

Parce que les efforts de chacun (je le réécris, le GDiD ce sont les efforts de chacun) ont fait que Mme Cécile Rilhac, Députée du Val-d'Oise, a de nouveau posé une proposition de Loi pour faire évoluer notre position dérisoire en statut fonctionnel. Mme Rilhac est une obstinée sur ce point, avec de plus une énergie que je salue bien bas : réunions multiples avec des Directrices et Directeurs dans de nombreuses régions, présence aux entretiens de la Commission... On dirait Alain Rei et Dominique Bruneau dans l'extraordinaire périple qu'ils ont fait en France ces dernières années ! Mme Rilhac fera comme M. Frédéric Reiss partie du panthéon du GDiD. Je plaisante, mais il y a des noms que je n'oublierai pas.

Je ne veux pas alourdir ce billet, alors je réserve mes commentaires pour un autre. Toujours est-il qu'il s'agit d'une vraie évolution, qui va dans le sens dans ce que réclame le GDiD depuis longtemps. Avec des réserves peut-être, mais Mme Rilhac a su écouter et se montre prête à toute évolution du projet.

Et puis... un choc. Comme si nous en avions besoin. Un collègue se donne la mort dans son école. Nous savons tous que ce n'est pas un hasard quand on choisit ce lieu-là pour un geste fatal. Je suis très concerné, comme moi il approchait de la retraite. Qu'est-ce qu'il n'a pas supporté ? Un reproche ? Une remarque stupide ? De quitter son travail ? Je ne pense rien, je constate, et comme il semblerait qu'il n'ait pas donné d'explication, contrairement à Christine Renon... J'ai pensé l'année dernière à mettre fin à mes jours lors du "burn-out" que je vous ai certainement relaté. C'est stupide mais passer par-dessus la rambarde de mon balcon du 5ème étage paraissait si facile... Je l'ai juste envisagé.

Eh ! Oh ! Je ne voulais pas vous plomber votre dimanche ! Mais simplement que vous sachiez que d'une part vous n'êtes pas seule ou seul avec vos doutes et votre questionnement, votre fatigue, mais aussi que le GDiD aussi est encore là, bien vivant.