samedi 21 décembre 2019

L'école, une vieille dame malade et fatiguée...

Les actuels soubresauts des enseignants face aux maladresses gouvernementales sont symptomatiques d'une maladie plus grave. Soyons clairs d'emblée : si des inquiétudes profondes se font jour c'est bien parce que le système éducatif français est vieux, malade et fatigué.

Vieillesse

Notre Education nationale est une vieille dame, elle a 150 ans et elle est percluse de rhumatisme. Si de nombreuses "réformes" ont émaillé son histoire, personne n'a jamais changé le fond de son fonctionnement soit un système centralisé à l'extrême dans lequel la prétendue "autonomie pédagogique" des enseignants est au mieux une illusion, au pire une fumisterie. Ce qui fut nécessaire pour la créer sur tout le territoire nationale au XIXème siècle est devenu au fil des décennies une masse importable de scléroses. L'organisation est nationale et extrêmement centralisée, les professeurs sont des fonctionnaires d'Etat avec une hiérarchie pyramidale pléthorique dont très rapidement on perçoit en grimpant les degrés la totale incompétence dans le domaine de l'éducation, personne n'a voix au chapitre sinon des hauts fonctionnaires qui ne connaissent rien aux besoins des élèves. des écoles, des enseignants ou des territoires. Certes donner un cadre uniforme à l'école fut nécessaire dans une France rurale et dispersée qu'on ne pouvait parcourir qu'avec quelques difficultés...

"Là-bas 30 sabots allaient me saluer par décharge d'artillerie." Léonce Bourliaguet fut Instituteur puis directeur d'école, et en 1929 devint le plus jeune inspecteur de France. Il écrivit un petit livre qui enchanta mon enfance, "Ce beau temps-là", roman emprunt de nostalgie qui raconte dans quelques chapitres ce qu'était l'école française dans les années d'entre deux-guerres, quand un inspecteur se déplaçait en train à vapeur pour l'inspection annuelle de ses écoles.


C'est beau, mais c'est fini. Depuis longtemps. La communication est facile, le transport efficace et rapide, la société et la population ont changé comme leurs besoins. Une centralisation si excessive du système, une main-mise aussi violente et déterminée sur les moyens, les techniques et les objectifs d'enseignement, ne sont plus de mise aujourd'hui. Pire, le système est devenu pervers qui entraîne des effets inverses à ceux recherchés, et fait de l'école française aujourd'hui la moins égalitaire de tous les pays développés, un comble dans un pays qui se réclame de ses propres "lumières" !

Maladie

L'école est d'abord malade aujourd'hui de ses propres infirmités structurelles. Mais que de mauvais traitements elle subit ! Chaque gouvernement, chaque ministre, tente de lui administrer des médicaments pourtant déjà testés et qui n'ont jamais fonctionné. On seringue, on ampute, on opère, sans discernement ni surtout demander l'avis de la malade. Un aréopage de hauts fonctionnaires convaincus de leur propre compétence lui fait subir lavements et régimes draconiens et s'en auto-satisfait avant de disparaître.

Les territoires évidemment ne sont jamais consultés. Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs, et personne ne se préoccupe de savoir si la commune a seulement les moyens des ambitions de l'école. Pourtant elle connait bien sa population, savoir qu'elle partage avec le Directeur et les enseignants, mais personne ne lui demande si telle mesure lui est adaptée ou si d'autres nécessités ne seraient pas prioritaires. Certes non, la pyramide institutionnelle de l'Education reste "nationale", et qui aurait l'outrecuidance de la solliciter ? Car la malade et son entourage immédiat ne sont pas sensés y comprendre grand chose, contrairement au ministère qui la soigne : "Vous êtes un penseur, vous, docteur Knock, et les matérialistes auront beau soutenir le contraire, la pensée mène le monde."


Peut-on continuer à penser, comme certainement quelques syndicats sclérosés complices de ce système si centralisé, que les attendus actuels de l'école sont pertinents ? Peut-on continuer à penser que les méthodes d'enseignement sont efficaces ? Peut-on continuer à penser que les besoins sont uniformes ? J'ai déjà cité à plusieurs reprises un récent rapport du Sénat qui n'exprime pas autre chose, dénonçant une fuite des classes moyennes vers les métropoles par défaut d'une école digne et correctement équipée. Mais l'Etat depuis plusieurs décennies méprise les territoires et néglige ses revendications qui ne peuvent pas être similaires d'un lieu à l'autre : telle commune va réclamer à cor et à cri de maintenir son école certes isolée mais bien équipée et fréquentée avec bonheur par des élèves performants et des familles heureuses d'une telle opportunité, une autre au contraire va chercher à regrouper synergies et moyens dans un pôle éducatif local qui offrira une meilleure structure équipée au mieux, au grand bénéfice des élèves encore une fois. Les besoins exprimés sont différents, les solutions sont locales, les territoires ont le droit de choisir la façon dont ils veulent être traités, avec des Directeurs et des enseignants autonomes dans leurs choix d'équipe impliqués dans des projets éducatifs spécifiques adaptés aux nécessités locales. Contrairement à ce que serinent encore une fois quelques syndicats aveugles, il ne peut pas y avoir d'équité dans l'uniformité.

Fatigue

L'école est fatiguée. Si fatiguée qu'elle n'a plus vraiment la force de se révolter. Elle persiste à vouloir faire son travail du mieux qu'elle peut, mais elle peut peu hélas désormais. On a beau jeu de déplorer ses résultats médiocres lorsqu'on ne lui donne pas les moyens de son action.

Depuis 1996 la dépense intérieure d’éducation rapportée à la richesse de notre pays (PIB) a chuté de 7,7 % à 6,7 %. C'est épouvantable, et c'est le fruit de 25 années de mépris. Plus de deux décennies à se faire agonir d'insultes, à être traité de "feignants", de "nantis" et de profiteurs toujours en vacances. En se gardant bien évidemment de rappeler que les dépenses d'éducation sont des dépenses d'investissement à long terme, car la richesse d'une nation c'est son travail, et aujourd'hui seule quasiment son éducation peut apporter à une femme ou à un homme les armes intellectuelles nécessaires à sa survie dans un monde devenu sélectif et cruel.


Les raisons de cette campagne d'intoxication me restent obscures. Mais le prix que la communauté nationale paye aujourd'hui est très lourd. Si l’on consacrait la même part de PIB à l’éducation qu’en 1996, notre système d’enseignement disposerait de 23 milliards d’euros de plus. Largement de quoi mieux rémunérer les enseignants et résoudre la grave question des retraites, comme investir dans les écoles qui en ont besoin les subsides qui leur sont nécessaires.

Car la paupérisation des enseignants - particulièrement en primaire - n'est pas une image, comme n'est pas non plus celle de l'école malgré les constants efforts budgétaires des communes quand elles le peuvent. Débuter avec un maigre traitement après cinq années d'étude et souvent après avoir travaillé ailleurs n'est pas motivant. Comme n'est pas motivant non plus le fait de ne plus avoir de perspectives de carrière avec l'instauration de quelques malheureux "rendez-vous de carrière", ou l'absence frappante de tout ce qui est pourtant la norme dans le monde du travail : formation continue, médecine du travail, comité d'entreprise... Quand on y réfléchit un peu, c'est ahurissant ! Mais voilà bien le fruit d'un stupéfiant abandon. Au bénéfice de qui ? Au bénéfice de quoi ?


On ne peut plus désormais continuer à faire des économies sur notre système éducatif. Mais cela signifie aussi qu'il est temps que notre vieille dame prenne sa retraite. Une petite jeune doit la remplacer, bourrée de force, d'énergie et de volonté. Quelques cosmétiques ne suffiront pas, l'école doit être changée - totalement - dans les années qui viennent, et c'est aujourd'hui qu'il faut commencer. Il faut se poser la question de ses attendus : que veut-on que soit et que fasse l'école dans la décennie 2020, et pourquoi ? Il faut se poser la question de ses moyens : quels seront dans la décennie qui vient les besoins budgétaires de l'école, auprès de qui les trouver - Etat, communes, régions... - et comment les répartir avec équité ? Il faut se poser la question de sa gouvernance, dont la centralisation excessive et perverse va à l'encontre de l'égalité territoriale et de l'efficacité de son action. Il faut se poser la question de son autonomie locale, de son fonctionnement au mieux des besoins des élèves et donc de leur réussite. Quelle doit-être cette réussite des élèves, comment la quantifier, avec quels outils nationaux (car les examens et concours eux le sont) ? Qui seront les enseignants des décennies à venir ? Comment piloter leur action sans forcément la contraindre ni gêner les projets locaux ? Quel y sera le rôle du Directeur d'école éventuellement devenu chef d'établissement ? Quel sera le rôle de l'Inspecteur ? Comment finalement résoudre dès maintenant la grave question des maux d'un vieux système malade et fatigué ?

Je vous laisse cogiter là-dessus entre deux chocolats - soyez raisonnables ! - et deux bouteilles de champagne. Je vous souhaite, en mon nom comme en celui du GDiD, de joyeuses fêtes de Noël et de fin d'année.


dimanche 15 décembre 2019

Grosse fatigue...

En ce moment, ma vie, c'est ça :


Je pense bien entendu que la vôtre n'est pas meilleure. Il faut dire que nous relevons tout de même d'une période compliquée qui est peut-être la plus prégnante dans une année scolaire. Nous avons résisté à la préparation de l'école fin août, la rentrée, les élections, les premiers livrets, Noël... Nous pouvons nous féliciter d'avoir à peu près tenu le coup. Tant bien que mal.

Et puis que d'émotions depuis septembre. Le geste définitif de Christine Renon nous a choqués et abattus. Portera-t-il des fruits quant à la reconnaissance de nos difficultés ? Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils auront un goût amer.

Il n'est pas forcément utile non plus de se faire des illusions quant à notre avenir immédiat. Les syndicats sont conviés ce lundi à des rencontres avec le ministère mais il est à craindre que les revendications sur la réforme du système des retraites prennent le pas sur les problèmes des Directeurs d'école. Aucun d'entre nous je pense n'a apprécié la façon dont le questionnaire dont nous étions l'objet a été mis en ligne. Si quelque allègement de nos charges en sort, tant mieux, mais cela ne changera rien au fond de la question.

Alors on attend... encore.


Il faut savoir être patient dans notre métier, même si c'est déprimant parfois. Et puis je ne peux pas décemment reprocher à qui que ce soit son inquiétude quant à l'avenir de sa retraite. Que nous soyons enseignant ou Directeur, ou les deux en même temps, nos fonctions sont complexes et fatigantes, et la perspective de devoir encore allonger une carrière déjà usante n'est réjouissante pour personne.

Pour autant aucun d'entre nous ne doit abandonner l'idée que nous arriverons, et désormais dans je crois peu de temps, à ce que l'école obtienne un nouveau statut, ses Directrices et Directeurs avec. C'est le sens de l' Histoire. Nous ne pouvons plus rester dans ce statu quo mortifère qui nie toute évolution de notre communauté nationale. Rien ne peut rester tel quel parce que rien n'est intangible. Notre société n'est plus celle du XIXème siècle, ses besoins non plus, ses enfants non plus. Il faudrait que son école ne bouge pas ? C'est absurde, nous savons tous que malgré nos réels et constants efforts elle est aujourd'hui la plus inéquitable qui soit, et des moins performantes. Nous devons continuer, insister, persister, nos élèves méritent mieux que ce que nous leur donnons.

Alors le statut d'emploi fonctionnel des Directrices et Directeurs d'école est au bout du couloir. Il se rapproche, je le sens et le renifle. Nous n'en sommes pas encore à...


... mais nous en approchons à grands pas ! Pour l'instant c'est plutôt ça, il faut bien l'avouer :


Dans "Le Lion et le Rat" Jean de la Fontaine nous dit que "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage." Inutile de crier, inutile de gémir, se lamenter est une perte de temps et d'énergie. C'est en continuant à convaincre, avec nos alliés, c'est en insistant sur la pertinence de nos projets que le GDiD et vous nous arriverons ensemble à enfin changer notre fonction de Directrice et Directeur d'école, avec toujours comme objectif ultime la réussite de nos élèves. Nous sommes là depuis vingt ans, nous resterons là jusqu'à ce que notre but commun soit atteint.

mercredi 4 décembre 2019

On recherche une Directrice...

Depuis le geste tragique de Christine Renon les médias s'intéressent à notre fonction de Direction. Mais souvent le traitement qui lui est destiné est lapidaire, car il faut faire court et dans l'urgence.

Le GDiD a reçu une demande de la société de production Nilaya, qui développe actuellement avec le réalisateur Stéphan Moszkowicz un projet documentaire de 52 minutes pour France Télévisions sur le métier de Directeur d’école :

" [...] Au cours de mes recherches, j’ai pu lire sur votre blog plusieurs témoignages forts et touchants, raison pour laquelle je m’adresse à vous aujourd’hui. Nous recherchons une directrice d’école primaire, exerçant son métier dans un département proche de l’Ile-de-France (Oise, Somme, Nord, Aisne, Marne, Loiret, Eure, Yonne…) et qui accepterait de participer à notre projet. [...] "

Je pense qu'il s'agit d'une occasion rare de montrer la réalité de notre métier à double-casquette. Pour moi l'idéal serait bien entendu qu'une Directrice avec charge de classe, membre du GDiD, accepte de se porter candidate. Je suis conscient évidemment de la charge que cela implique, entre les demandes officielles à effectuer (familles, institution, enseignants...) et la réalité du tournage, même si ces gens-là savent se faire discrets :

" [...] Nous souhaitons tourner dans une seule école, en région, dans une ville pas trop marquée sociologiquement, ni dans un quartier bourgeois, ni dans un quartier dévalorisé de banlieue, dans un souci de représentativité à l’échelle de la France dans son ensemble.

La directrice, « personnage » principal du film, sera énergique, enthousiaste, déterminée... mais elle aura également ses fragilités, ses doutes et ses questions.

L'équipe de tournage sera légère : le réalisateur sera seul, caméra au poing.

La présence d'une caméra dans une école pendant plusieurs mois n'est pas neutre. L'ensemble des protagonistes étant filmés dans une certaine « intimité professionnelle », il sera nécessaire que l'équipe pédagogique soit en majorité favorable au projet. [...]

Si l'accueil est positif, nous pourrons ensuite présenter le projet aux parents et aux élèves. Si le tournage se déroule effectivement dans votre école, sachez que je m'engage à vous présenter le film avant sa diffusion, afin que nous puissions discuter du montage et que vous donniez votre accord final. [...] "



Quelle serait l'orientation du reportage ?

" [...} Depuis le suicide de Christine Renon en septembre 2019, des milliers d’enseignants, de directeurs et directrices, de personnels scolaires et de parents dénoncent partout en France la dégradation des conditions de travail, la solitude, la surcharge administrative propres à ce métier.

Avec ce documentaire pour France 3, je souhaite filmer cette réalité au plus près de ceux qui la vivent, en étant en immersion dans le quotidien d'une directrice d'école durant plusieurs mois. Il ne s’agira ni de réaliser une étude sociologique, ni un état des lieux d’une situation “désespérée” au regard de l’actualité, mais bien de faire ressortir, à travers la subjectivité, l’expérience et l’engagement de cette directrice, des pistes de réflexions visant à améliorer les conditions de travail et le « vivre ensemble » au sein de l’école.

Plusieurs questions seront soulevées tout au long du film : Comment une directrice d’école concilie-t-elle ses multiples casquettes ? Entre satisfactions et déceptions, gratifications et moments de découragement, comment y trouve-t-elle son compte ? Quel impact ce métier a-t-il dans sa vie privée ? Qu'attend-elle de ses collègues, des parents, des élèves, de la hiérarchie ? Et eux, qu'attendent-ils de leur directrice ?

Des thématiques universelles et intemporelles seront abordées, dans lesquelles chacun pourra s'identifier : Quel sens donner à son travail ? Comment hiérarchiser ses priorités ? Comment fédérer une équipe ? Comment l'exigence peut-elle rimer avec bien-être au travail ? Comment trouver l'équilibre entre fermeté et empathie, entre affectivité et distance ? A-t-on l'impression de recevoir autant que l'on donne ? ...

Tourner sur la durée devrait me permettra de capter l'évolution des personnes filmées (directrice, professeurs, parents, élèves...) et de leurs idées. Le film comportera des moments de réflexion et d'analyse avec des interviews en situation, mais il sera principalement constitué de scènes de vie prises sur le vif, dans l’action. Mon but sera de saisir des échanges spontanés et des moments d’intimité où s’exprimeront l’énergie, les tensions, les émotions, les surprises et les victoires vécus par les protagonistes. [...] "

Il serait dommage de rater une telle exposition médiatique. Nous devons montrer au public, à notre institution, à nos syndicats, que notre métier aux si larges responsabilités ne tient plus aujourd'hui qu'à une corde fragile. C'est pourquoi je fais appel à vous ! Si le projet vous intéresse et que vous vous sentez les épaules pour y répondre, contactez-moi rapidement à pascal.oudot@gdid.education et je vous ferai parvenir le dossier complet ainsi que les coordonnées de la personne à contacter. Et merci, mille mercis par avance !


dimanche 1 décembre 2019

Grève ou pas grève ?

Alors... grève ou pas grève ?

C'est la question que se posent beaucoup de Directrices et Directeurs d'école en ce moment, d'autant que le dernier délai pour déclarer son intention approche à grands pas. Certains se demandent ce que les autres Directeurs en pensent, et ce qu'en pense le GDiD.

Le GDiD n'en pense rien et ne se prononcera pas.

Le GDiD n'est pas un syndicat.
Le GDiD n'est pas une école de pensée.
Le GDiD n'est pas une philosophie.

Le GDiD ne veut pas vous prescrire vos opinions. Le GDiD ne veut pas vous dire ce que vous devez faire ou ne pas faire. Le GDiD ne dispose pas de vous.

Comme association professionnelle le GDiD n'a pas à vous dicter votre conduite. Il s'agit de VOTRE décision, que vous prendrez en votre âme et conscience. Que vous fassiez grève ou non ne nous regarde pas. Le GDiD n'existe que dans un seul objectif, celui d'arriver à ce que le métier de Directeur d'école soit bientôt reconnu comme tel, avec un statut d'emploi fonctionnel. Le reste ne nous concerne pas, il ne concerne que vous.

Le GDiD regroupe de nombreux hommes et femmes de sensibilités diverses, d'opinions politiques contraires, de religions différentes... Le sexe, la couleur de peau, l'âge, l'origine, tout cela nous indiffère, c'est notre objectif commun qui nous rassemble et nous regroupe.

Alors, grève ou pas grève ?

C'est à vous de décider. Seule ou seul.