dimanche 15 décembre 2019

Grosse fatigue...

En ce moment, ma vie, c'est ça :


Je pense bien entendu que la vôtre n'est pas meilleure. Il faut dire que nous relevons tout de même d'une période compliquée qui est peut-être la plus prégnante dans une année scolaire. Nous avons résisté à la préparation de l'école fin août, la rentrée, les élections, les premiers livrets, Noël... Nous pouvons nous féliciter d'avoir à peu près tenu le coup. Tant bien que mal.

Et puis que d'émotions depuis septembre. Le geste définitif de Christine Renon nous a choqués et abattus. Portera-t-il des fruits quant à la reconnaissance de nos difficultés ? Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils auront un goût amer.

Il n'est pas forcément utile non plus de se faire des illusions quant à notre avenir immédiat. Les syndicats sont conviés ce lundi à des rencontres avec le ministère mais il est à craindre que les revendications sur la réforme du système des retraites prennent le pas sur les problèmes des Directeurs d'école. Aucun d'entre nous je pense n'a apprécié la façon dont le questionnaire dont nous étions l'objet a été mis en ligne. Si quelque allègement de nos charges en sort, tant mieux, mais cela ne changera rien au fond de la question.

Alors on attend... encore.


Il faut savoir être patient dans notre métier, même si c'est déprimant parfois. Et puis je ne peux pas décemment reprocher à qui que ce soit son inquiétude quant à l'avenir de sa retraite. Que nous soyons enseignant ou Directeur, ou les deux en même temps, nos fonctions sont complexes et fatigantes, et la perspective de devoir encore allonger une carrière déjà usante n'est réjouissante pour personne.

Pour autant aucun d'entre nous ne doit abandonner l'idée que nous arriverons, et désormais dans je crois peu de temps, à ce que l'école obtienne un nouveau statut, ses Directrices et Directeurs avec. C'est le sens de l' Histoire. Nous ne pouvons plus rester dans ce statu quo mortifère qui nie toute évolution de notre communauté nationale. Rien ne peut rester tel quel parce que rien n'est intangible. Notre société n'est plus celle du XIXème siècle, ses besoins non plus, ses enfants non plus. Il faudrait que son école ne bouge pas ? C'est absurde, nous savons tous que malgré nos réels et constants efforts elle est aujourd'hui la plus inéquitable qui soit, et des moins performantes. Nous devons continuer, insister, persister, nos élèves méritent mieux que ce que nous leur donnons.

Alors le statut d'emploi fonctionnel des Directrices et Directeurs d'école est au bout du couloir. Il se rapproche, je le sens et le renifle. Nous n'en sommes pas encore à...


... mais nous en approchons à grands pas ! Pour l'instant c'est plutôt ça, il faut bien l'avouer :


Dans "Le Lion et le Rat" Jean de la Fontaine nous dit que "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage." Inutile de crier, inutile de gémir, se lamenter est une perte de temps et d'énergie. C'est en continuant à convaincre, avec nos alliés, c'est en insistant sur la pertinence de nos projets que le GDiD et vous nous arriverons ensemble à enfin changer notre fonction de Directrice et Directeur d'école, avec toujours comme objectif ultime la réussite de nos élèves. Nous sommes là depuis vingt ans, nous resterons là jusqu'à ce que notre but commun soit atteint.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme je peux comprendre cette fatigue… Le premier trimestre a été intense, je ne vous ferai pas l'affront de vous décrire pourquoi, vous êtes aux premières loges comme moi.
Mais j'aime ça. Désolé, mais oui j'aime me dire que cet épuisement est la conséquence d'un travail bien fait (enfin je crois).
Juste une petite anecdote pour le fun: cet après-midi des parents arrivent à l'école à l'improviste et demandent à me parler car "il n'y a qu'en moi qu'ils ont confiance". Très vite ils sont en pleurs, m'expliquent que leur fille est en train de déraper totalement: délinquance précoce, mauvaises fréquentations, etc... et qu'ils sont complètement démunis et seuls devant cette situation.
Je les écoute longuement, leur donne quelques avis (pas des conseils bien sûr) et les oriente vers tous les dispositifs d'aide qui sont proches; j'appelle l'assistante sociale avec eux car ils n'osent pas.
Ces parents sont restés dans mon bureau pendant 1h45. Pas grave, le travail que j'avais prévu cet après-midi sera en partie fait ce soir quand mes enfants seront couchés. J'ai juste fait mon boulot et j'en suis fier.
Petite précision quand même: l'enfant en question n'est plus dans l'école mais au collège depuis la rentrée. Peu importe je ne pouvais pas laisser ces parents dans leur détresse.
Je ne voudrais pas profiter de cet évènement pour en tirer quelque honneur mais quand on me dit que je suis un enseignant comme les autres ça me fait réfléchir...

zaza a dit…

Eh oui, c’est ça la fonction de directeur.rice. Gardons notre humanité, elle reste notre force!
Bonnes fêtes à tous
Isabelle