Alain Rei et Samuel Auxerre sont ce matin mercredi 10 juin en visio-conférence avec la Commission de l'éducation de l'Assemblée nationale, pour être entendus au nom du GDiD au sujet du projet de loi de Mme Rilhac concernant les Directrices et Directeurs d'école.
Voici la déclaration liminaire du GDiD, qu'a exprimée tout à l'heure Alain Rei :
Madame la députée Cécile Rilhac,
Mesdames Messieurs les députés.
Depuis plus de 20 ans, le GDiD se mobilise pour faire reconnaître le métier de directrice et directeur d’école.
Nous avons été reçus à de nombreuses reprises par la Commission Éducation et culture, nous avons été auditionnés au Sénat et nous avons travaillé avec les cabinets des différents ministres depuis les années 2000.
Depuis toutes ces années nous ne cessons de dire que le métier de Directrice ou Directeur d’école est bel et bien un métier à part entière qui nécessite des compétences spécifiques. C’est pourtant dans l’isolement d’un fossé entre le prescrit et le réel, que les directrices et directeurs d’école ont dû chercher à se construire cette capacité à gérer un établissement… qui n’en est pas un.
Toutes les crises servent de révélateur. Dans le 1er degré, celle-ci à mis en évidence et de façon éclatante le rôle central du directeur d’école. Ce qui était latent depuis devient une évidence: Il manque un échelon dans le Primaire, celui qui permet le pilotage local.
Ce niveau de responsabilité est pourtant bien identifié par les familles, les usagers de l’école, par les collectivités territoriales avec lesquelles nous travaillons régulièrement, et, de mieux en mieux par nos Inspecteurs de l’éducation nationale avec qui nous sommes en contact régulier, et même par nos collègues qui constatent combien ils pouvaient compter sur leurs Directrices ou Directeurs d’école.
Il ne reste que notre Institution qui tarde à trouver la bonne formule statutaire pour distinguer ce personnel spécifique. Les Directrices et Directeurs ne peuvent que s’installer dans le mal-être puisque responsables de tout à part entière mais ni vraiment personnels de direction car l’école n’est pas un établissement, ni vraiment supérieurs hiérarchiques car les enseignants sont sur le même grade …
Cette situation sans équivalent dans les pays de l’OCDE et particulièrement inconfortable a entraîné ces dernières années de nombreux collègues à jeter l’éponge et quitter la profession… Ce projet de Loi parlementaire présenté par Madame la députée Cécile RILHAC est un pas essentiel vers une reconnaissance très attendue.
Le statut d’emploi fonctionnel est la forme juridique qui nous parait la plus consensuelle puisque qu’elle laisse le directeur dans le corps des PE , ce qui lui permet un retour vers l’enseignant sans direction tout en l’équipant de l’autorité fonctionnelle nécessaire.
Il introduit également la notion de temps d’enseignement dissocié de la responsabilité de classe. C’est un sujet sur lequel nous sommes très satisfaits car dans la plupart des écoles le directeur a encore une charge d’enseignement, et pouvoir le faire dans le cadre du projet d’école et non dans celui d’une classe permettra à la fois d’avoir des organisations d’équipes plus pertinentes et efficaces pour les élèves (fonctionnement du style plus de maîtres que de classes) mais permettra aussi au Directeur de réduire sa tension liée au suivi d’une classe.
La revalorisation de l’indemnitaire, également introduite dans ce texte, est aussi bien entendu une bonne chose. Enfin, la prise de conscience de la nécessaire formation importante que ce poste nécessite ne peut que nous satisfaire.
Le texte prévoit également la création de référents académiques dédiés à la direction d’école ; c’est une proposition que nous portons depuis longtemps et qui a été mise en place dans le département du Nord il y a déjà quelques années. Nous ne pouvons que nous féliciter de la voir entrer dans la loi.
Vous aurez compris que notre association est impatiente d’écouter les débats que ce texte va susciter au sein de votre assemblée et nous espérons vivement que ce projet non seulement sera validé, mais aussi qu’il le sera avec, sinon l’unanimité, au moins une majorité écrasante dépassant les limites traditionnelles des courants politiques. Le sujet de l’école du premier degré est un sujet fort qu’il faut penser en transcendant les clivages traditionnels, et en ayant comme seul souci l’avenir à moyen et long terme de notre système éducatif.
Renforcer l’école du premier degré en regardant particulièrement les territoires sera sans doute l’étape suivante. Nous serons bien entendu toujours disponibles pour partager nos analyses et nos propositions en ce sens. Je vous remercie.
Mesdames Messieurs les députés.
Depuis plus de 20 ans, le GDiD se mobilise pour faire reconnaître le métier de directrice et directeur d’école.
Nous avons été reçus à de nombreuses reprises par la Commission Éducation et culture, nous avons été auditionnés au Sénat et nous avons travaillé avec les cabinets des différents ministres depuis les années 2000.
Depuis toutes ces années nous ne cessons de dire que le métier de Directrice ou Directeur d’école est bel et bien un métier à part entière qui nécessite des compétences spécifiques. C’est pourtant dans l’isolement d’un fossé entre le prescrit et le réel, que les directrices et directeurs d’école ont dû chercher à se construire cette capacité à gérer un établissement… qui n’en est pas un.
Toutes les crises servent de révélateur. Dans le 1er degré, celle-ci à mis en évidence et de façon éclatante le rôle central du directeur d’école. Ce qui était latent depuis devient une évidence: Il manque un échelon dans le Primaire, celui qui permet le pilotage local.
Ce niveau de responsabilité est pourtant bien identifié par les familles, les usagers de l’école, par les collectivités territoriales avec lesquelles nous travaillons régulièrement, et, de mieux en mieux par nos Inspecteurs de l’éducation nationale avec qui nous sommes en contact régulier, et même par nos collègues qui constatent combien ils pouvaient compter sur leurs Directrices ou Directeurs d’école.
Il ne reste que notre Institution qui tarde à trouver la bonne formule statutaire pour distinguer ce personnel spécifique. Les Directrices et Directeurs ne peuvent que s’installer dans le mal-être puisque responsables de tout à part entière mais ni vraiment personnels de direction car l’école n’est pas un établissement, ni vraiment supérieurs hiérarchiques car les enseignants sont sur le même grade …
Cette situation sans équivalent dans les pays de l’OCDE et particulièrement inconfortable a entraîné ces dernières années de nombreux collègues à jeter l’éponge et quitter la profession… Ce projet de Loi parlementaire présenté par Madame la députée Cécile RILHAC est un pas essentiel vers une reconnaissance très attendue.
Le statut d’emploi fonctionnel est la forme juridique qui nous parait la plus consensuelle puisque qu’elle laisse le directeur dans le corps des PE , ce qui lui permet un retour vers l’enseignant sans direction tout en l’équipant de l’autorité fonctionnelle nécessaire.
Il introduit également la notion de temps d’enseignement dissocié de la responsabilité de classe. C’est un sujet sur lequel nous sommes très satisfaits car dans la plupart des écoles le directeur a encore une charge d’enseignement, et pouvoir le faire dans le cadre du projet d’école et non dans celui d’une classe permettra à la fois d’avoir des organisations d’équipes plus pertinentes et efficaces pour les élèves (fonctionnement du style plus de maîtres que de classes) mais permettra aussi au Directeur de réduire sa tension liée au suivi d’une classe.
La revalorisation de l’indemnitaire, également introduite dans ce texte, est aussi bien entendu une bonne chose. Enfin, la prise de conscience de la nécessaire formation importante que ce poste nécessite ne peut que nous satisfaire.
Le texte prévoit également la création de référents académiques dédiés à la direction d’école ; c’est une proposition que nous portons depuis longtemps et qui a été mise en place dans le département du Nord il y a déjà quelques années. Nous ne pouvons que nous féliciter de la voir entrer dans la loi.
Vous aurez compris que notre association est impatiente d’écouter les débats que ce texte va susciter au sein de votre assemblée et nous espérons vivement que ce projet non seulement sera validé, mais aussi qu’il le sera avec, sinon l’unanimité, au moins une majorité écrasante dépassant les limites traditionnelles des courants politiques. Le sujet de l’école du premier degré est un sujet fort qu’il faut penser en transcendant les clivages traditionnels, et en ayant comme seul souci l’avenir à moyen et long terme de notre système éducatif.
Renforcer l’école du premier degré en regardant particulièrement les territoires sera sans doute l’étape suivante. Nous serons bien entendu toujours disponibles pour partager nos analyses et nos propositions en ce sens. Je vous remercie.