samedi 6 juin 2020

Ch'tite gâterie...

Les institutionnels qui jouent sur l'accueil des enfants à mi-temps pour certains, et pour d'autres à temps plein, ne réalisent pas ce que ça représente sur le plan pédagogique. Pour eux il suffit de claquer des doigts pour que ceux qui ne fréquentent qu'à temps partiel fassent le reste du travail "à la maison"...

Ben non, ça ne fonctionne pas comme ça. Dans toute cette crise la préparation de notre travail d'enseignant est passé par pertes et profits, par un yaka insupportable techniquement. Combien d'heures faut-il pour préparer sa classe ? Et oui, même en temps de crise le travail proposé doit être logique et adapté aux circonstances, ce qui représente une réflexion intense de la part d'un enseignant. De plus il fallait pouvoir le proposer "en ligne"... Si je veux bien croire que dans le secondaire c'est à peu près faisable - et encore, selon les matières...-, en élémentaire cela a représenté un gros boulot d'explication et d'énormes renoncements, et que dire de la maternelle ?

Aujourd'hui on m'y ajoute des groupes de travail qui se succèdent et - la cerise sur le gâteau - qui changent de semaine en semaine avec la valse-hésitation du ministère. J'ai des groupes d'enfants entre trois et six ans qui changent au gré du vent... Vous voulez rester logique avec ça ? Alors je me prends la tête pour ne laisser personne en arrière. La continuité pédagogique ? Non, je n'ai plus vraiment le temps. Le boulot pourrait se faire mais, qu'on m'en excuse, gérer comme Directeur ce que je gère en ce moment tout en préparant le travail de mes Grands et parallèlement le mettre sur le net, ben non désolé... J'ai déjà deux métiers que j'ai du mal à assumer en temps normal, en faire trois est insurmontable.

Entendre là-dessus la porte-parole du gouvernement sortir une fois de plus une ânerie monumentale m'insupporte. Le boulot, c'est moi qui le fais, et j'en bave comme ce n'est pas possible, j'y passe des heures et encore des heures, tout ça pour répondre à l'incompétence évidente d'une administration dépassée. Faites-la taire ! Qu'elle se la boucle une bonne fois pour toute, cette personne est incapable d'ouvrir la bouche sans dire une [...].

Je ne risque pas d'oublier l'année de ma retraite. J'aurai été gâté ! Que de cadeaux ! Mais s'il vous plait, arrêtez de m'en jeter.

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