J'ai depuis quelques jours la fâcheuse impression qu'on se fout de ma gueule... C'est très désagréable, parce que si depuis quarante ans j'ai appris à avaler sans sourciller pas mal de couleuvres, ce sont des pythons qu'aujourd'hui on veut me faire ingurgiter.
La disparition de notre malheureuse collègue de Pantin semblait avoir provoqué une prise de conscience de la fragilité intrinsèque de la gouvernance de l'école primaire, et une opportunité pour le ministère. Nous attendions des décisions rapides pour les Directrices et Directeurs d'école, ou au moins des discussions constructives; on nous a refilé, comme un acte de charité, une journée supplémentaire de "décharge" totalement inapplicable tant les Inspections primaires fonctionnent à flux tendu avec leur faible contingent de remplaçants; on nous a soumis un pseudo-questionnaire ouvert à tous les vents dont les résultats sont si peu lisibles que chacun peut les interpréter comme il l'entend; on nous a garanti des décisions rapides dès la fin décembre - promis, juré, craché -, reportées pour début janvier, et désormais semble-t-il pour la Saint-Glinglin...
Il est vrai que les agitations autour des retraites sont passées par là. Ce n'est pas le rôle du GDiD de commenter un projet qui ne nous concerne pas directement, d'autant qu'au sein de l'association les opinions sont certainement diverses, mais on peut penser que nous, Directrices et Directeurs d'école, n'étions pas la priorité de ce gouvernement. J'avais pourtant l'impression que le nombre de hauts fonctionnaires émargeant au budget du ministère de l'Education nationale était suffisant pour que quelques-uns nous consacrent du temps, mais peut-être m'étais-je trompé. Oui, c'est ironique.
En attendant donc d'hypothétiques propositions qui provoqueront, je n'en doute pas une seconde, d'amples mouvements de bras et beaucoup de verbes hauts de la part des instances syndicales, nous sommes toujours (soyons vulgaires parce qu'il devient difficile de l'exprimer autrement) dans une merde noire. La boue nous colle aux pattes, chaque pas vers l'avant devient plus difficile, plus fatigant.
Le GDiD a été reçu - une fois de plus - par le Sénat la semaine dernière. Nous avons - une fois de plus - expliqué notre lamentable situation et nos espoirs pour l'école de la République. C'est notre rôle n'est-ce pas. C'est pour autant lassant de multiplier sans beaucoup d'effet depuis vingt ans les réunions, discussions, présentations... Certes aujourd'hui la plupart de nos élus sont convaincus de nos difficultés difficilement surmontables, certes aujourd'hui chacun sait que la gouvernance de l'école primaire est primordiale pour la réussite scolaire de nos élèves, nous avons donc réussi en partie. Mais en partie seulement puisque rien ne change, aucun projet gouvernemental ne se fait jour, aucune proposition n’apparaît à l'horizon. On n'est pas au bout du tunnel les copines !
J'ai donc cruellement l'impression de me faire embobiner dans les grandes largeurs. Le collier de contraintes que nous portons autour du cou ne semble pas vouloir se desserrer, ou pas dans l'immédiat. Ce qui me met en mémoire une chanson des années 80 :
Ohé, ohé, Directeur abandonné,
Ohé, ohé, mets des ailes à ton collier...
2 commentaires:
Bonjour tout le monde.
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Aurions-nous abandonné ? Le ministre avec sa politique de l'autruche et les syndicats anti-directeurs auraient-ils eu raison de notre détermination ?
La seule arme dont on disposait (le questionnaire) nous a été volée. Difficile de combattre à main nue contre un adversaire suréquipé…
Allez, un petit coup de mou et on repart au front ?
Bonjour à tous
Oui, sentiment de désespérance et d abandon. Marre aussi de lire des.....inepties scandées par des pseudo directeurs syndiqués au "syndicat non majoritaire chez les directeurs", voir titre de l express d il y a deux jours : les directeurs ne veulent pas être chefs....sauf que nous le sommes déjà, pour tout le monde pour pour ces syndicats démago
Pas vraiment de raison de croire aux lendemains qui chantent après tant d années d espoirs déçus...une attente de savoir les clopinettes qu on va nous jeter...avant de nous demander de nous taire...ou de sombrer...
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