Les élections présidentielles sont passées, et pour les législatives les argumentaires concernant l'école sont oubliés. De nombreux nouveaux candidats montrent une rafraichissante volonté de s'impliquer dans la vie politique française et font preuve d'un enthousiasme juvénile qui me réjouit, quelques vieillards cacochymes préfèrent abandonner la lutte, quand certains autres tentent désespérément de sauver les meubles. Je ne me plaindrai pas que l'école ne soit plus un argument électoral brinquebalé entre partisans d'un énième retour à un passé fantasmé de hussards noirs - avec blouses, craies et férules, une école à la Doisneau - et partisans dont je suis d'une évolution nécessaire.
C'était lassant, et inconfortable, d'entendre dire quotidiennement que l'école ne fonctionne pas, que les petits français ne savent ni lire ni calculer, que.... vous connaissez le reste.
Nous avons été bousculés ces cinq dernières années. De nombreuses réformes, certaines heureuses et d'autres non, ont changé nos emplois du temps, nos programmes, nos livrets scolaires. Il nous a tous fallu nous y investir, en temps et en énergie. Les Directrices et Directeurs d'école ont vu leur tâche s'amplifier outre mesure, entre exigences de sécurité et informatisation mal maîtrisée. Nous avons également vu apparaître une "indemnité" que nous ne connaissions pas et qui - il était temps - aligne les émoluments des professeurs quel que soit leur niveau d'enseignement. Enfin une "classe exceptionnelle" dont une grande partie est réservée aux Directeurs d'école chevronnés vient juste d'être créée, même si on peut regretter que pour l'instant les conditions d'accès laissent une majorité de Directeurs sur le carreau. Le bilan des cinq dernières années, disons-le, est loin d'être négatif, et peut-être nos nouveaux gouvernants n'auront-ils pas comme première idée celle de tout remettre à plat ou tout changer, à nouveau.
Les Directeurs d'école n'ont pas clairement obtenu satisfaction dans leur réclamation d'un statut différencié qui porterait ce nom, c'est vrai. Notre régime de "décharge" n'a que peu évolué, et nous restons tous avec une charge de classe importante qui handicape notre travail de direction d'école. Pourtant, c'est là une nouveauté primordiale, notre métier est désormais reconnu comme une fonction à part de celle d'enseignant, avec un référentiel-métier signé par Mme Vallaud-Belkacem et dont beaucoup d'enseignants et même de Directeurs ne saisissent pas toute l'importance. Nous sommes désormais considérés comme des responsables d'établissement à part entière dans le vaste organigramme des métiers de la fonction publique. Ce changement qui montrera bientôt toute sa portée est le fruit d'un travail constant et appliqué du GDiD et des syndicats qui nous sont alliés, et les quelques centrales syndicales qui ne nous aiment pas ont beau jeu de faire croire que ce référentiel n'est que billevesée. Elles ont tort, mais elles ont peur aussi, car elles ont bien compris que le changement est désormais à l’œuvre et qu'on ne pourra pas revenir en arrière.
Nous avons été bousculés ces cinq dernières années. De nombreuses réformes, certaines heureuses et d'autres non, ont changé nos emplois du temps, nos programmes, nos livrets scolaires. Il nous a tous fallu nous y investir, en temps et en énergie. Les Directrices et Directeurs d'école ont vu leur tâche s'amplifier outre mesure, entre exigences de sécurité et informatisation mal maîtrisée. Nous avons également vu apparaître une "indemnité" que nous ne connaissions pas et qui - il était temps - aligne les émoluments des professeurs quel que soit leur niveau d'enseignement. Enfin une "classe exceptionnelle" dont une grande partie est réservée aux Directeurs d'école chevronnés vient juste d'être créée, même si on peut regretter que pour l'instant les conditions d'accès laissent une majorité de Directeurs sur le carreau. Le bilan des cinq dernières années, disons-le, est loin d'être négatif, et peut-être nos nouveaux gouvernants n'auront-ils pas comme première idée celle de tout remettre à plat ou tout changer, à nouveau.
Les Directeurs d'école n'ont pas clairement obtenu satisfaction dans leur réclamation d'un statut différencié qui porterait ce nom, c'est vrai. Notre régime de "décharge" n'a que peu évolué, et nous restons tous avec une charge de classe importante qui handicape notre travail de direction d'école. Pourtant, c'est là une nouveauté primordiale, notre métier est désormais reconnu comme une fonction à part de celle d'enseignant, avec un référentiel-métier signé par Mme Vallaud-Belkacem et dont beaucoup d'enseignants et même de Directeurs ne saisissent pas toute l'importance. Nous sommes désormais considérés comme des responsables d'établissement à part entière dans le vaste organigramme des métiers de la fonction publique. Ce changement qui montrera bientôt toute sa portée est le fruit d'un travail constant et appliqué du GDiD et des syndicats qui nous sont alliés, et les quelques centrales syndicales qui ne nous aiment pas ont beau jeu de faire croire que ce référentiel n'est que billevesée. Elles ont tort, mais elles ont peur aussi, car elles ont bien compris que le changement est désormais à l’œuvre et qu'on ne pourra pas revenir en arrière.
On a beaucoup parlé durant la campagne pour les présidentielles d' "autonomie" de l'école. Évidemment personne n'est d'accord sur la définition de ce mot, mais ça fait joli même si on n'a aucune idée de ce dont il peut bien s'agir. Nos candidats sont un peu ce que Jean-Christophe Torrès appelle des "cabris de l'autonomie", sympathique allusion à une déclaration fameuse du général de Gaulle. On n'y comprend rien mais ça fait bien d'en causer, ça fait moderne et renseigné. Il faut néanmoins remarquer qu'il existe aujourd'hui sur ce point un certain consensus, à gauche comme à droite voire à l'extrême-droite (l'extrême-gauche y est pour sa part farouchement opposée, elle a au moins le mérite de la clarté et de la pérennité de son point de vue). Que ce soit crédible, c'est autre chose, car l'État jacobin et centralisateur qui est le nôtre aura du mal peut-être à accepter de perdre son pouvoir coercitif et injonctif : "...la culture administrative envisage toute liberté locale comme une menace à l’efficacité " (Jean-Christophe Torrès). Nous avons le droit d'espérer : émanciper l'école, c'est un beau programme.
Pourtant cette autonomie est aujourd'hui indispensable. Comme directeur d'école, je veux être autre chose que la dernière roue du carrosse dans toutes les discussions qui impliquent l'école que je dirige. Comme le rappellait Frédéric Sève (SGEN-Cfdt) dans un entretien de mai 2016 :
"On l'a vu par exemple dans les discussions sur les rythmes scolaires ou les PEDT. L'école n'est jamais en capacité d'avoir la parole. C'est toujours la mairie et l'inspection académique qui discutent et contractualisent."
Pourtant tout le monde sait que c'est localement que les problèmes de nos élèves peuvent au mieux être résolus. Car la réussite scolaire des enfants qui nous sont confiés est l'essence de notre métier. Gérald Chaix nous rappelait que le système tel qu'il est actuellement administré manque d'efficacité et creuse les inégalités, que l’Éducation nationale ne garantit pas l'égalité des chances. Écrivons-le : l'école se trouve dans une injonction de réussite pour tous alors qu'elle n'a pas ou que très peu de moyens sur le terrain pour y répondre. Sans le choix raisonné par les partenaires locaux et l'équipe éducative des moyens d'action pour y parvenir, avec les contraintes et les possibilités de chaque école, garantir la réussite scolaire de tous nos élèves reste une gageure... ou une illusion. Le Sénat aussi ne dit pas autre chose :
"... c'est l'établissement, et non la classe, qui constitue la brique fondamentale du système éducatif. L'esprit d'équipe, sa solidarité et le développement d'un véritable travail collectif sont présentés par l'ensemble de la recherche comme une condition essentielle de la réussite des élèves."
Mais quelle autonomie? Il faudrait déjà que les acteurs de l'école soient d'accord entre eux. Les enseignants d'abord, qui souvent voient "une autonomie de l’établissement confondue avec celle du chef d’établissement, et ressentie comme potentiellement menaçante pour leur liberté pédagogique" (Jean-Michel Catin). Les directeurs d'école ensuite, qui s'imaginent "devant de nouvelles responsabilités, synonymes à leurs yeux d’un surcroît de charges et de complexité; la dépendance à une hiérarchie assez lointaine fait finalement courir moins de risques qu’un engagement dans le cadre de responsabilités assumées" (Jean-Paul Delahaye, Jean-Charles Ringard). Les syndicats : "Elle effraie les syndicats enseignants... Elle déroge à la culture administrative en vigueur depuis toujours" (Jean-Christophe Torrès). Même les "penseurs" de l'éducation s'y mettent, qui y voient certainement aussi à juste titre les arrières-pensées politiques, mais en profitent pour tacler une éventuelle autonomie perçue comme une "libéralisation de l'enseignement" (au sens politicien de "libéral"), comme l'écrit Meirieu :
"Je suis même convaincu qu’une partie de la droite rêve, aujourd’hui, de cette libéralisation complète du système, et se prépare à mettre en œuvre une dérégulation progressive de l’éducation, selon des principes plus ou moins inspirés du chèque-éducation."
Philippe Meirieu a des craintes, mais il n'en a pas moins tort. D'autant que l'équité pécuniaire des moyens accordés aux écoles fera rigoler tous les collègues qui me lisent. Je vois moi dans l'autonomie des écoles non pas une libéralisation, mais une libération. Comme directeur d'école, avoir le choix de mes projets directement nécessaires à la réussite de mes élèves et passionnément discutés en équipe, pouvoir en élaborer tenants et aboutissants sans avoir à me référer à des injonctions académiques ou ministérielles totalement éloignées des réalités locales, pouvoir en discuter les budgets avec une municipalité partenaire privilégiée sans attendre l'aval de quiconque, voilà quelques possibilités qui me font rêver. J'ai simplement envie de continuer à œuvrer au mieux, mais sans entrave administrative ni suspicion préalable. L’autonomie, qu’on ne confondra pas avec l’indépendance, c'est avoir le choix des moyens et des méthodes. Elle a nécessairement ses limites et suppose une complémentarité avec le regard externe (Bernard Dizambourg, Jean-Paul Delahaye), pour poser des "garde fous" (Jean-Michel Catin) et favoriser un pilotage institutionnel : "Il faut que l’État ait les moyens de suivre finement les évolutions dans les établissements et d’anticiper les risques éventuels" (Bernard Dizambourg). Car évidemment il n’existe pas d’autonomie sans responsabilisation, et "nulle part on ne crée d’autonomie sans créer en même temps, dans la même logique, (…) des modalités de régulation" (Roger-François Gauthier). L’évaluation par exemple est une étape indispensable au pilotage (Roger-François Gauthier, Gérald Chaix, Alain Tanguy, Bernard Dizambourg). Mais c'est d’abord une autoévaluation, afin de permettre aux équipes de vérifier dans quelle mesure les pratiques mises en œuvre remplissent la mission de l’École dans tous ses aspects.
Cette autonomie qui fait si peur passe nécessairement par la création d' "établissements du 1er degré". Encore faut-il s'entendre là aussi sur le sens à donner à ces mots. Le Sénat lui-même n'est pas forcément très clair lorsqu'il propose de "reconnaître un statut de chef d'établissement aux directeurs d'école, ce qui implique, par conséquent, de conférer le statut d'établissement public local d'enseignement aux écoles". Lorsqu'on lit le rapport, on comprend le juste point de vue, et une volonté réelle de faire progresser le système vers une nécessaire efficacité. Pour autant on sent que nos sénateurs ne cernent pas forcément tous les tenants et aboutissants de leur proposition. Quid par exemple des chefs d'établissement du primaire? Si dans l'esprit il s'agit de créer un nouveau corps, on court à la catastrophe, car un nouveau corps, de par le fonctionnement de la fonction publique, est accessible sur concours à n'importe qui. J'imagine difficilement un ancien principal de collège ou un quelconque administrateur civil ou militaire devenir chef d'établissement, avec un Conseil d'administration tout autant ignorant de ce qu'est l'école. Il est clair pour moi qu'un chef d'établissement du primaire ne peut être qu'un ancien enseignant du primaire (et j'entends bien venant de la maternelle ou de l'élémentaire) en connaissant bien le fonctionnement, les tenants et aboutissants, les plus petits et infimes recoins qui vont des soins que l'on donne à un enfant qui s'est blessé au genou en récréation à la remise en route d'un photocopieur qui flanche. Le concevoir autrement serait une absurdité mortifère. J'ajouterai même qu'une expérience enseignante d'une dizaine d'années serait un pur bienfait à une époque où la mission de direction d'école est si peu intéressante qu'elle n'est le plus souvent pourvue que par des débutants.
C'est pourquoi les propositions du GDiD ou du SGEN-Cfdt (toujours droit dans ses bottes sur ce point, ce qui n'est pas forcément le cas d'autres centrales syndicales) sur le sujet me semblent autrement plus réfléchies et concevables, qui ne laissent de côté aucune de nos missions définies par l’État : gestion, animation, partenariat, évaluation ou stratégie. J'espère que notre prochain gouvernement saura choisir de bonnes lectures, et discuter avec les bons interlocuteurs. J'espère que M. Macron, son Premier ministre et son Ministre de l’Éducation, auxquels je souhaite volonté et courage, sauront consulter ceux qui comme nous connaissent à fond la question et y travaillent depuis tant d'années.
Désormais, au delà de la reconnaissance administrative et de la charge de travail des Directeurs d'école, l'idée de bientôt aboutir à un changement majeur de la gouvernance de l'école primaire réjouit mon âme. Le vieux bonhomme que je suis ne veut, ne souhaite, n'espère et n'attend que ce changement indispensable. Je ne joue plus pour moi, c'est vrai, vu mon âge je crois que je n'en serai pas. Je joue pour mes pitchounes et mes pitchounettes de cinq ans qui me grimpent sur les genoux en récréation et me sourient totalement avec une désarmante innocence. C'est pour eux que je me bats.
PS: je me suis beaucoup appuyé pour ce billet, et en particulier pour les citations, sur un document remarquable de l'AFAE consacré à l'autonomie... C'est à lire!
"... c'est l'établissement, et non la classe, qui constitue la brique fondamentale du système éducatif. L'esprit d'équipe, sa solidarité et le développement d'un véritable travail collectif sont présentés par l'ensemble de la recherche comme une condition essentielle de la réussite des élèves."
Mais quelle autonomie? Il faudrait déjà que les acteurs de l'école soient d'accord entre eux. Les enseignants d'abord, qui souvent voient "une autonomie de l’établissement confondue avec celle du chef d’établissement, et ressentie comme potentiellement menaçante pour leur liberté pédagogique" (Jean-Michel Catin). Les directeurs d'école ensuite, qui s'imaginent "devant de nouvelles responsabilités, synonymes à leurs yeux d’un surcroît de charges et de complexité; la dépendance à une hiérarchie assez lointaine fait finalement courir moins de risques qu’un engagement dans le cadre de responsabilités assumées" (Jean-Paul Delahaye, Jean-Charles Ringard). Les syndicats : "Elle effraie les syndicats enseignants... Elle déroge à la culture administrative en vigueur depuis toujours" (Jean-Christophe Torrès). Même les "penseurs" de l'éducation s'y mettent, qui y voient certainement aussi à juste titre les arrières-pensées politiques, mais en profitent pour tacler une éventuelle autonomie perçue comme une "libéralisation de l'enseignement" (au sens politicien de "libéral"), comme l'écrit Meirieu :
"Je suis même convaincu qu’une partie de la droite rêve, aujourd’hui, de cette libéralisation complète du système, et se prépare à mettre en œuvre une dérégulation progressive de l’éducation, selon des principes plus ou moins inspirés du chèque-éducation."
Philippe Meirieu a des craintes, mais il n'en a pas moins tort. D'autant que l'équité pécuniaire des moyens accordés aux écoles fera rigoler tous les collègues qui me lisent. Je vois moi dans l'autonomie des écoles non pas une libéralisation, mais une libération. Comme directeur d'école, avoir le choix de mes projets directement nécessaires à la réussite de mes élèves et passionnément discutés en équipe, pouvoir en élaborer tenants et aboutissants sans avoir à me référer à des injonctions académiques ou ministérielles totalement éloignées des réalités locales, pouvoir en discuter les budgets avec une municipalité partenaire privilégiée sans attendre l'aval de quiconque, voilà quelques possibilités qui me font rêver. J'ai simplement envie de continuer à œuvrer au mieux, mais sans entrave administrative ni suspicion préalable. L’autonomie, qu’on ne confondra pas avec l’indépendance, c'est avoir le choix des moyens et des méthodes. Elle a nécessairement ses limites et suppose une complémentarité avec le regard externe (Bernard Dizambourg, Jean-Paul Delahaye), pour poser des "garde fous" (Jean-Michel Catin) et favoriser un pilotage institutionnel : "Il faut que l’État ait les moyens de suivre finement les évolutions dans les établissements et d’anticiper les risques éventuels" (Bernard Dizambourg). Car évidemment il n’existe pas d’autonomie sans responsabilisation, et "nulle part on ne crée d’autonomie sans créer en même temps, dans la même logique, (…) des modalités de régulation" (Roger-François Gauthier). L’évaluation par exemple est une étape indispensable au pilotage (Roger-François Gauthier, Gérald Chaix, Alain Tanguy, Bernard Dizambourg). Mais c'est d’abord une autoévaluation, afin de permettre aux équipes de vérifier dans quelle mesure les pratiques mises en œuvre remplissent la mission de l’École dans tous ses aspects.
Cette autonomie qui fait si peur passe nécessairement par la création d' "établissements du 1er degré". Encore faut-il s'entendre là aussi sur le sens à donner à ces mots. Le Sénat lui-même n'est pas forcément très clair lorsqu'il propose de "reconnaître un statut de chef d'établissement aux directeurs d'école, ce qui implique, par conséquent, de conférer le statut d'établissement public local d'enseignement aux écoles". Lorsqu'on lit le rapport, on comprend le juste point de vue, et une volonté réelle de faire progresser le système vers une nécessaire efficacité. Pour autant on sent que nos sénateurs ne cernent pas forcément tous les tenants et aboutissants de leur proposition. Quid par exemple des chefs d'établissement du primaire? Si dans l'esprit il s'agit de créer un nouveau corps, on court à la catastrophe, car un nouveau corps, de par le fonctionnement de la fonction publique, est accessible sur concours à n'importe qui. J'imagine difficilement un ancien principal de collège ou un quelconque administrateur civil ou militaire devenir chef d'établissement, avec un Conseil d'administration tout autant ignorant de ce qu'est l'école. Il est clair pour moi qu'un chef d'établissement du primaire ne peut être qu'un ancien enseignant du primaire (et j'entends bien venant de la maternelle ou de l'élémentaire) en connaissant bien le fonctionnement, les tenants et aboutissants, les plus petits et infimes recoins qui vont des soins que l'on donne à un enfant qui s'est blessé au genou en récréation à la remise en route d'un photocopieur qui flanche. Le concevoir autrement serait une absurdité mortifère. J'ajouterai même qu'une expérience enseignante d'une dizaine d'années serait un pur bienfait à une époque où la mission de direction d'école est si peu intéressante qu'elle n'est le plus souvent pourvue que par des débutants.
C'est pourquoi les propositions du GDiD ou du SGEN-Cfdt (toujours droit dans ses bottes sur ce point, ce qui n'est pas forcément le cas d'autres centrales syndicales) sur le sujet me semblent autrement plus réfléchies et concevables, qui ne laissent de côté aucune de nos missions définies par l’État : gestion, animation, partenariat, évaluation ou stratégie. J'espère que notre prochain gouvernement saura choisir de bonnes lectures, et discuter avec les bons interlocuteurs. J'espère que M. Macron, son Premier ministre et son Ministre de l’Éducation, auxquels je souhaite volonté et courage, sauront consulter ceux qui comme nous connaissent à fond la question et y travaillent depuis tant d'années.
Désormais, au delà de la reconnaissance administrative et de la charge de travail des Directeurs d'école, l'idée de bientôt aboutir à un changement majeur de la gouvernance de l'école primaire réjouit mon âme. Le vieux bonhomme que je suis ne veut, ne souhaite, n'espère et n'attend que ce changement indispensable. Je ne joue plus pour moi, c'est vrai, vu mon âge je crois que je n'en serai pas. Je joue pour mes pitchounes et mes pitchounettes de cinq ans qui me grimpent sur les genoux en récréation et me sourient totalement avec une désarmante innocence. C'est pour eux que je me bats.
PS: je me suis beaucoup appuyé pour ce billet, et en particulier pour les citations, sur un document remarquable de l'AFAE consacré à l'autonomie... C'est à lire!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire