samedi 20 mai 2017

Classe exceptionnelle, une simulation...

Le blog du Confort intellectuel est un vieux complice, avec lequel nous ne sommes pas toujours d'accord, mais qui soutient notre action.

En tant qu'association, le GDiD réunit ses membres dans un objectif commun, celui de la reconnaissance statutaire du métier de Directeur d'école, qui pour nous désormais ne peut plus venir que de la création d'établissements scolaires du 1er degré. Nous n'avons pas le droit moral de choquer nos membres en prenant parti pour telle ou telle centrale syndicale - même si nous savons pertinemment qui travaille avec nous ou dans le même sens que nous - ou pire mettre en avant telle ou telle opinion politique. Nous n'avons pas à prendre parti en dehors de ce qui concerne le mandat qui nous a été octroyé.

Nous ne pouvons pas non plus nous permettre de relayer des propos vifs ou des doutes quant à l'action de notre administration de tutelle, cela irait à l'encontre de ce que nous croyons - nous sommes foncièrement régaliens - comme de nos intérêts si nous voulons avancer vers le but que nous nous sommes fixé. Ceci évidemment concerne également nos rapports avec le gouvernement de notre pays, qui change selon des règles démocratiques que nous avons comme devoir de respecter si nous voulons pouvoir travailler dans la sérénité. C'est notre présence qui jusqu'à présent a fait notre succès, qui a permis la création ad nihilo du référentiel-métier du Directeur d'école, comme la création de la nouvelle et récente "classe exceptionnelle". Cette dernière certes hélas ne concernera pas tous les chefs d'établissement que nous sommes déjà sans en avoir le nom, mais certainement une bonne partie des plus anciens.

Cette classe est un début, une preuve pour nous de la prise de conscience de nos gouvernants que le rôle des Directeurs d'école est primordial et de la nécessité de sa reconnaissance. C'est aussi certainement une preuve que dix-sept années de travail n'ont pas été vaines, depuis la création de l'association dans le sud de notre pays. En tout cas cela nous conforte dans l'idée que nous devons continuer, qu'il ne nous faut rien lâcher, même si l'association est dans une période difficile de rénovation de son outil de communication (je rappelle que nous sommes tous bénévoles, et que notre temps n'est pas plus que le vôtre extensible).

Si donc nous ne pouvons pas nous permettre de relayer les propos de notre ami du Confort intellectuel, en revanche parfois il lui arrive de transmettre des informations importantes ou particulièrement intéressantes. Ce fut le cas ce matin où dans son dernier billet il nous offre une simulation de ce que pourra représenter la "classe exceptionnelle" en fin d'année 2017.

Avec l'accord de son auteur (oui, nous savons qui c'est, et nous le remercions), nous recopions son texte dans lequel nous n'avons rien à changer :

"...
Le texte encadrant la Classe exceptionnelle étant paru récemment, il me semble opportun de rappeler ce que pourraient donner les promotions dès cette année. Effectivement il appartiendra aux Recteurs de faire appliquer le texte lorsqu'il auront reçu quelques précisions supplémentaires dont les chiffres exacts du nombre de promotions possibles. Je suppose qu'en ce qui concerne les PE ce seront les DASEN qui s'y colleront. Techniquement, ces promotions devaient être décidées en fin d'année civile 2017, soit au premier trimestre de la prochaine année scolaire, avec effet rétroactif au 1er septembre 2017. Et n'oublions pas que la liste des promouvables sera soumise à une commission paritaire (les erreurs sont toujours possibles).

Qui cela concerne-t-il ? Voici le texte :

Peuvent être promus au grade de professeur des écoles de classe exceptionnelle, au choix, par voie d'inscription (...), les professeurs des écoles qui (...) ont atteint au moins le 3e échelon de la hors-classe et justifient de 8 années de fonctions accomplies dans des conditions d'exercice difficiles ou sur des fonctions particulières (...).

(...) le nombre de promotions au grade de professeur des écoles de classe exceptionnelle est contingenté dans la limite d'un pourcentage appliqué à l'effectif du corps des professeurs des écoles considérés au 31 août de l'année au titre de laquelle sont prononcées les promotions. (...)

Dans la limite de 20 % du nombre des promotions annuelles (...) peuvent également être promus (...), par voie d'inscription au tableau annuel d'avancement, les professeurs des écoles qui, ayant atteint au moins le 6e échelon de la hors-classe, ont fait preuve d'une valeur professionnelle exceptionnelle au regard de l'ensemble de leur carrière.

Nous avons donc 20% de promouvables au titre d'une "valeur professionnelle exceptionnelle" et 80% au titre des fonctions, dont celle de Directeur d'école.

Il est absolument nécessaire de rappeler qu'il sera nécessaire de postuler! Ce sera un arrêté du ministre qui nous en donnera les modalités.

Combien feront partie des élus ? Malheureusement nous n'avons pas les chiffres pour 2017, la DEPP ne les a pas encore fournis. Le nombre total des PE conditionne par exemple le nombre de promus, puisque le pourcentage de promus pour 2017 a été fixé à 1,43 % du total du corps des PE. Je suis donc contraint de vous fournir une simulation avec les chiffres de 2016 qui ont d'ailleurs servi aux discussions du PPCR avec les syndicats. La voici, et vous pouvez cliquer dessus pour l'agrandir :


Comme vous le constatez, ce ne sont pas moins de 4000 PE qui seront promus au titre des fonctions, soit tout de même 25 % des promouvables, et près de 1000 au titre du parcours soit 80 % des éligibles, donc en tout près de 5000 PE qui quitteront la hors-classe pour la classe exceptionnelle. Je trouve ce chiffre assez remarquable.

Bien entendu les chiffres réels de 2017 ne seront pas les mêmes, mais l'ordre d'idée devrait être similaire.
..."

Voilà, nous avons estimé que cette simulation pouvait mettre du baume au cœur de certains d'entre nous,  ou du moins leur donner l'espoir de voir s'améliorer en fin d'année leur situation financière. Comme l'auteur, nous déplorons qu'il n'y ait que si peu d'élus. Combien d'entre vous sont Directeurs depuis de longues années sans pour autant être à la hors-classe? Nous savons qu'il fallait faire des choix budgétaires ainsi que ménager certaines réticences syndicales que par ailleurs nous comprenons, car nous respectons totalement l'implication de nos collègues dans d'autres missions que la nôtre, en particulier dans l'enseignement adapté ou les zones dites "sensibles". Nous allons donc poursuivre notre action avec votre aide indispensable, afin que la position singulière du Directeur d'école, animateur et gestionnaire, soit pleinement reconnue dans toutes ses dimensions par un statut spécifique de chef d'établissement du primaire.

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